ORAZ est un groupe discret, ne distillant des infos qu'au compte-goutte et c'est donc avec une certaine surprise que j'ai découvert ce premier album auto-produit proposant un Thrash teinté de sonorités Rock. La surprise ne venait évidemment pas du style pratiqué, mais de la maîtrise dont font preuve les Parisiens et du rendu « professionnel » du disque, que ce soit du point de vue de la production, très correcte bien que le rendu de la grosse caisse soit trop synthétique (PANTERA style, peut-être pas si accidentel que cela finalement). Pour un groupe formé depuis seulement deux ans, cette première réalisation est en effet très encourageante pour la suite!
Cette introduction flatteuse ne doit cependant pas dissimuler les faiblesses du disque, dont nous parlerons un peu plus loin dans cette chronique, mais attardons-nous avant sur la dizaine de morceaux qu'il contient. Nous retrouvons assez naturellement des éléments propres aux formations citées comme sources d'inspiration dans la biographie comme PANTERA pour l'approche Power Metal de nombreux morceaux et quelques hurlements à la Anselmo ou MACHINE HEAD pour l'utilisation d'harmoniques et plus globalement cette capacité à passer d'un plan bien Thrash à un autre très mélodique, à la lisière du Pop/Rock. On y découvre également des passages à la LOUDBLAST où se superposent des couches de guitares épaisses à la limite de la dissonance, une multitude d'influences qui pourtant ne semblent pas limiter ORAZ mais au contraire lui ouvrir une multitude de portes. Les morceaux sont bourrés de groove, ne se cantonnent jamais à quelques gimmicks faciles, sont également très variés et même si on ne tape pas dans le Thrash guerrier, il y a de quoi bien se défouler (« Break Out », « The Only Thing Left », « Another Fool »). On trouve beaucoup de choses dans cet album, sans avoir l'impression pour autant, comme cela arrive parfois, d'être face à un grand fourre-tout et quand ORAZ décide d'inclure un riff Death Metal avant un couplet limite stoner (« Walked On Blinded ») ou des claviers (« The Only Thing Left »), le rendu est très naturel. Chaque musicien joue un rôle important au sein du groupe et les compos sont construites de telle sorte que tous, à un moment donné, peuvent s'exprimer, ce qui joue certainement dans ce sentiment de grande variété mais également d'homogénéité qu'on éprouve à l'écoute du disque. Aucune démonstration technique ici, mais chaque intervention est judicieuse : les solos sont limpides, lents ou rapides selon les titres, le jeu de batterie est aéré, avec un gros travail sur les toms qui a un petit goût de « Black Album », les guitares rythmiques sont omniprésentes mais toujours en mouvement (étouffés, riffs brutaux, accords rock, rythmiques en mitraille, etc.) et la basse ronronne comme un gros matou, un vrai régal!
Au rayon bémols, on notera un chant légèrement linéaire qui manque d'assurance dans les passages très mélodiques comme l'introduction de « Fallen Pieces », entre le Mike Patton d'« Evidence » et le Phil Anselmo de « Suicide Note Pt1 ». Une linéarité qui engendre une certaine monotonie quand on écoute l'album d'une traite et ce, malgré la grande diversité des morceaux. Dans le même registre, cette fameuse diversité des morceaux ne va pas toujours de pair avec une grande inspiration dans les riffs. L'ensemble est efficace et bien fait, mais on ne chantonnera pas un riff de cet album comme on le fera pour un « Master Of Puppets », « Old » ou « Cowboys From Hell » et malgré les respirations apportées par les solos et le jeu de basse, il n'est pas évident de rentrer dans ce monolithe. « Oraz » n'est pas assez brutal pour qu'on puisse passer outre cette monotonie des riffs. Il nous présente en effet trop d'éléments nous poussant à en attendre plus, ce qui viendra très certainement à l'avenir car sortir un album comme celui-ci après seulement deux ans d'existence est une belle réussite en soi.
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Cette introduction flatteuse ne doit cependant pas dissimuler les faiblesses du disque, dont nous parlerons un peu plus loin dans cette chronique, mais attardons-nous avant sur la dizaine de morceaux qu'il contient. Nous retrouvons assez naturellement des éléments propres aux formations citées comme sources d'inspiration dans la biographie comme PANTERA pour l'approche Power Metal de nombreux morceaux et quelques hurlements à la Anselmo ou MACHINE HEAD pour l'utilisation d'harmoniques et plus globalement cette capacité à passer d'un plan bien Thrash à un autre très mélodique, à la lisière du Pop/Rock. On y découvre également des passages à la LOUDBLAST où se superposent des couches de guitares épaisses à la limite de la dissonance, une multitude d'influences qui pourtant ne semblent pas limiter ORAZ mais au contraire lui ouvrir une multitude de portes. Les morceaux sont bourrés de groove, ne se cantonnent jamais à quelques gimmicks faciles, sont également très variés et même si on ne tape pas dans le Thrash guerrier, il y a de quoi bien se défouler (« Break Out », « The Only Thing Left », « Another Fool »). On trouve beaucoup de choses dans cet album, sans avoir l'impression pour autant, comme cela arrive parfois, d'être face à un grand fourre-tout et quand ORAZ décide d'inclure un riff Death Metal avant un couplet limite stoner (« Walked On Blinded ») ou des claviers (« The Only Thing Left »), le rendu est très naturel. Chaque musicien joue un rôle important au sein du groupe et les compos sont construites de telle sorte que tous, à un moment donné, peuvent s'exprimer, ce qui joue certainement dans ce sentiment de grande variété mais également d'homogénéité qu'on éprouve à l'écoute du disque. Aucune démonstration technique ici, mais chaque intervention est judicieuse : les solos sont limpides, lents ou rapides selon les titres, le jeu de batterie est aéré, avec un gros travail sur les toms qui a un petit goût de « Black Album », les guitares rythmiques sont omniprésentes mais toujours en mouvement (étouffés, riffs brutaux, accords rock, rythmiques en mitraille, etc.) et la basse ronronne comme un gros matou, un vrai régal!
Au rayon bémols, on notera un chant légèrement linéaire qui manque d'assurance dans les passages très mélodiques comme l'introduction de « Fallen Pieces », entre le Mike Patton d'« Evidence » et le Phil Anselmo de « Suicide Note Pt1 ». Une linéarité qui engendre une certaine monotonie quand on écoute l'album d'une traite et ce, malgré la grande diversité des morceaux. Dans le même registre, cette fameuse diversité des morceaux ne va pas toujours de pair avec une grande inspiration dans les riffs. L'ensemble est efficace et bien fait, mais on ne chantonnera pas un riff de cet album comme on le fera pour un « Master Of Puppets », « Old » ou « Cowboys From Hell » et malgré les respirations apportées par les solos et le jeu de basse, il n'est pas évident de rentrer dans ce monolithe. « Oraz » n'est pas assez brutal pour qu'on puisse passer outre cette monotonie des riffs. Il nous présente en effet trop d'éléments nous poussant à en attendre plus, ce qui viendra très certainement à l'avenir car sortir un album comme celui-ci après seulement deux ans d'existence est une belle réussite en soi.
Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 13306